Le Népal nomme sa première femme Premier ministre après des manifestations anti-corruption

Le Népal a nommé une femme Premier ministre pour la première fois après une semaine de manifestations anti-corruption meurtrières qui ont causé le chaos dans le pays d'Asie du Sud. L'ancienne juge en chef du pays, Sushila Karki, a prêté serment en tant que Premier ministre par intérim lors d'une brève cérémonie. "Je n'aspirais pas à ce poste. Ce sont les voix de la rue qui m'ont poussée à l'accepter", a déclaré Karki dans sa première déclaration publique depuis sa prise de fonction. La nomination de Karki s'est faite de manière non conventionnelle - par un vote virtuel sur la plateforme de messagerie basée aux États-Unis, Discord, principalement utilisée par les joueurs en ligne. L'assemblée en ligne a été organisée par Hami Nepal - le groupe de la génération Z derrière les manifestations - qui compte plus de 160 000 membres. Karki a déjà commencé son travail et a rendu visite à de jeunes manifestants blessés lors des manifestations ayant conduit à la destitution de son prédécesseur. La septuagénaire a déclaré qu'elle ne resterait pas en fonction plus de six mois. Ensuite, elle remettra le pouvoir au nouveau gouvernement formé après les élections de mars 2026. Des manifestations de masse déclenchées par une interdiction des médias sociaux ont entraîné la mort de plus de 50 personnes lors d'affrontements avec la police anti-émeute. Bien que l'interdiction ait été levée, les manifestations ont continué et se sont transformées en un mouvement de masse où les foules ont incendié le parlement et les bâtiments gouvernementaux à Katmandou, la capitale du pays. Les manifestations ont conduit à la démission du Premier ministre de l'État himalayen, KP Sharma Oli.